Clinic n° 10 du 01/11/2012

 

Presse internationale

L’essentiel

Antoine VASSALLO  

Depuis 1867, le lavage des mains est connu comme le meilleur moyen de prévenir la propagation de l’infection. Malgré ce fait, dans un environnement hospitalier, le taux de conformité global aux lignes directrices ne varierait actuellement qu’entre 40 % et 57 %. On peut craindre qu’en cabinet dentaire le respect d’un lavage manuel correct soit encore moindre. En plus de cette éventualité, existe l’attitude fréquente du port de gants dans un but de protection du seul praticien...


Depuis 1867, le lavage des mains est connu comme le meilleur moyen de prévenir la propagation de l’infection. Malgré ce fait, dans un environnement hospitalier, le taux de conformité global aux lignes directrices ne varierait actuellement qu’entre 40 % et 57 %. On peut craindre qu’en cabinet dentaire le respect d’un lavage manuel correct soit encore moindre. En plus de cette éventualité, existe l’attitude fréquente du port de gants dans un but de protection du seul praticien qui peut penser qu’il est inutile de se laver les mains tant qu’il porte des gants. L’objet de cette étude est de déterminer le niveau de connaissances des chirurgiens-dentistes sur les agents appropriés à utiliser pour le lavage des mains et les moments où il doit être effectué.

Matériel et méthode

Un questionnaire comportant 10 questions, dont 5 sont liées à la connaissance des pratiques et des agents adéquats pour l’hygiène des mains, a été adressé, dès novembre 2010, à 4638 adresses e-mail de chirurgiens-dentistes omnipraticiens et de spécialistes en chirurgie maxillo-faciale et orale de Virginie (USA). Au total, 480 questionnaires complètement remplis ont été retournés. Les réponses ont été introduites dans Microsoft Excel 2003 (Microsoft).

Résultats et discussion

Sur les 480 répondants, seuls 110 ont répondu correctement qu’en l’absence de saletés visibles, les agents à base d’alcool sont les plus efficaces pour tuer les bactéries alors que 221 ont répondu que c’est l’eau et le savon, 91 la chlorhexidine et 58 les agents iodés. Cependant, 451 ont répondu correctement qu’en présence de saletés visibles, l’eau et le savon sont meilleurs. A la question « Quand jugez-vous nécessaire de vous laver les mains », 221 interrogés ont répondu correctement en choisissant : (1) avant le contact avec le patient ; (2) avant le port des gants ; (3) après le contact avec le patient et (4) après le retrait des gants. Selon 221 interrogés qui ont répondu correctement, un savon antibactérien est plus efficace pour réduire les microbes qu’un savon ordinaire, alors que 167 sont en désaccord et 92 sont indécis. A la dernière question, 254 patients ont correctement répondu qu’il est nécessaire de se laver les mains : (1) après avoir touché la peau des patients ; (2) après avoir touché l’équipement ; (3) avant de remplir le dossier du patient et (4) après avoir rempli ce dossier.

L’ESSENTIEL

Cette enquête suggère que, pour une part des chirurgiens-dentistes et des chirurgiens maxillo-faciaux interrogés, il existe une méconnaissance des méthodes les plus efficaces du lavage des mains pour réduire la contamination bactérienne. Quand elles apparaissent sales, le meilleur moyen de réduire le nombre des microbes est de laver les mains au savon et à l’eau. Un savon antimicrobien est plus efficace qu’un savon ordinaire pour tuer les bactéries. Quand les mains semblent propres, le meilleur moyen est la friction avec un agent alcoolisé. Pour prévenir une contamination du praticien vers le patient, il est important que les mains soient lavées avant le contact avec le patient et avant la mise en place des gants. Pour prévenir la contamination du patient vers le chirurgien-dentiste, ou du praticien vers un autre patient, le lavage des mains doit se faire après le contact avec le patient et le retrait des gants. Les chirurgiens-dentistes questionnés semblent plus inquiets de leur propre contamination que de celle des patients et pensent, à tort, que le port des gants suffit à résoudre ce problème alors que ceux-ci ne peuvent leur garantir une protection à 100 % en raison, entre autres, de leurs possibles imperfections et, comme le lavage des mains, de leur inaptitude à protéger contre une coupure ou une piqûre.