UltraCem (Ultradent)
NOUVEAUX PRODUITS
J’ai essayé
Un ciment de scellement définitif aux propriétés exceptionnelles, conditionné en miniseringues dans lesquelles le mélange s’effectue à la main. Décidément, Ultradent nous étonnera toujours.
Chez l’américain Ultradent, les innovations se succèdent à un rythme effréné. Alors que certains nouveaux produits ne sont qu’une évolution des précédents, l’UltraCem n’avait à ce jour aucun équivalent dans la gamme du fabricant. Il s’agit d’un ciment de scellement définitif à base de verre ionomère modifié par adjonction de résine (CVIMAR). Un de plus me direz-vous, qui ne va pas beaucoup changer la donne. Ce type de matériau est devenu le standard pour l’assemblage des prothèses conventionnelles à infrastructure métallique, majoritairement réalisées dans le monde entier. Le marché est vaste et quiconque arrive à en rafler quelques parts ne s’en porte que mieux. L’UltraCem se présente au choix sous la forme traditionnelle de poudre et liquide ou en petites seringues uniques qui méritent le détour.
La firme de South Jordan fabrique elle-même ses produits mais, ici, cela ne semble pas être le cas : sur l’emballage, on peut clairement lire « Made in Japan ». Excellente initiative et prise de risques limitée puisque les Nippons, on le sait, sont passés maîtres dans la chimie de ces molécules. Le mélange, spatulé à la main, donne une pâte jaune pâle dont on peut modifier la consistance selon l’usage et qui durcit en un temps raisonnable. Les excès, une fois pris, ne sont pas très durs à éliminer pourvu qu’on n’attende pas trop longtemps. Comme souvent avec ces produits, celui-ci adhère un peu à la muqueuse, sans gravité. En fait, la véritable révolution ne réside pas dans le matériau lui-même – bien que le fabricant annonce des propriétés adhésives largement supérieures à celle de ses homologues – mais dans l’autre conditionnement, infiniment plus original.
Pour rester fidèle à sa tradition des petites seringues, Ultradent en propose une renfermant poudre et liquide dans deux compartiments séparés. Chaque seringue contient assez de produit pour sceller 2 ou 3 éléments prothétiques. Il faut d’abord la tapoter légèrement pour aérer la poudre agglomérée lors du stockage. On appuie ensuite sur le piston blanc extérieur, qui chasse le liquide dans le corps principal. À l’autre extrémité, se trouve une longue tige métallique coudée, enfilée dans l’embout déverseur. La tige est légèrement ressortie, puis repoussée à la main. Ce mouvement de va-et-vient, effectué plusieurs fois, permet de mélanger poudre et liquide à l’intérieur de la seringue. On retire ensuite la protection jaune emboîtée sur la garde pour libérer le second piston. Pour finir, la tige métallique est complètement sortie et, d’une pression sur le piston vert, le ciment est extrudé dans l’intrados des prothèses via l’embout très fin.
Cette méthode toute simple nécessite cependant une lecture attentive du mode d’emploi pour éviter les erreurs de manipulation. Le protocole m’a, je l’avoue, agacé la première fois : mettre une capsule dans un vibreur ou mélanger sur un bloc deux pâtes sorties d’un clicker réclame moins de concentration. Mais ici, plus besoin de vibreur, de pistolet pour capsule, de bloc à spatuler, et le mélange est délivré directement dans les prothèses grâce à l’embout pointu. Une simplification des procédures et un gain de place indéniables. Il faut pourtant en convenir, la préparation des ciments de scellement, presque toujours introduits dans les prothèses en dehors de la bouche, ne présente pas un enjeu ergonomique majeur. Un système similaire pour des ciments de restauration avec un embout intrabuccal serait en revanche bien plus intéressant. Qui sait si le fabricant n’y a pas déjà songé ?
+
• Excellentes propriétés adhésives
• Conditionnement original et pratique
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• Opérations manuelles réclamant une certaine attention
• Viscosité finale légèrement élevée
• 136 € le coffret de 15 g de poudre et 8,6 ml de liquide. 93,50 € les 20 seringues SpeedMix unidose de 0,3 g