4 Thèses, 4 Sujets de réflexion 
 
Titre de l'image

17/01/2023

4 Thèses, 4 Sujets de réflexion 

Les thèses nous paraissent parfois éloignées de la pratique quotidienne. Et pourtant… Les sujets du cru 2022 du prix de thèse ADF/Dentsply Sirona ouvrent sur l'innovation et invitent au changement, à la transformation et à la réflexion. Raphaël RICHERT, Amélie SARBACHER, Jordan QUERTAINMONT et Sara BENDJAMA ont été primés lors de cette édition. 

  • Amélie SARBACHER de l’UFR d’Odontologie de Strasbourg a reçu le 2nd prix Recherche pour son travail sous la direction de Jean-Luc DAVIDEAU sur L’évaluation de différents scores de risque dans la prévention des maladies péri- implantaires.

TheseAmElieSarbacherIDRA.png

En résumé : Les taux de succès à long terme des traitements implantaires oscillent entre 50 et 95 %. Les péri-mucosites et les péri-implantites sont des maladies inflammatoires et infectieuses des tissus péri-implantaires. Leur déclenchement et leur évolution sont fortement influencés par de nombreux facteurs de risque, notamment parodontaux. L’impact diagnostique et pronostique propre à chacun d’entre eux reste très variable selon les études et très difficile à évaluer pour le clinicien au quotidien. Venant en complément de l’approche thérapeutique parodontale, des scores combinant différents facteurs de risque sont actuellement proposés pour faciliter la prévention comme le suivi des maladies péri-implantaires. Le but de cette thèse est de calculer différents scores de risque et d’évaluer leur pertinence lors du suivi parodontal et implantaire à long terme.

L’étude porte sur une cohorte de patients suivis et traités au niveau parodontal et implantaire depuis au moins 3 ans à Strasbourg. Les examens cliniques et radiographiques parodontaux et implantaires ont été effectués à différents temps du suivi. Le score de risque IDRA comprend 8 facteurs : des facteurs liés à l’état (poches résiduelles, saignement au sondage, alvéolyse, diagnostic, anamnèse) et au traitement parodontal (compliance), un facteur systémique (tabac, diabète), des facteurs implanto- prothétique (niveau osseux, profil prothétique). Des scores de risque, dont le PRAS basés uniquement sur les facteurs d’état et de traitement parodontal sont aussi évalués. La valeur diagnostique, pronostique et la faisabilité clinique de ces différents scores sont comparées.

Les résultats de cette thèse devraient permettre au praticien d’anticiper l’apparition d’événements indésirables au niveau péri-implantaire pendant le suivi implantaire ainsi que lors du choix de traitement des édentements chez les patients atteints de maladies parodontales.

  • Jordan QUERTAINMONT de l’UFR d’odontologie de Lille a reçu le prix, dans la catégorie des sujets sciences humaines, culturels ou en rapport avec l’environnement ou le contexte professionnel, pour son travail sur Educadenfant, un programme d’éducation thérapeutique à destination de l’enfant atteint de caries précoces et de son entourage mené sous la direction de Thomas MARQUILLIER.

En résumé : La maladie carieuse chez l’enfant a vu son incidence diminuer au fil des années. Cependant, il persiste de grandes disparités car elle touche en majorité certains enfants issus de milieux moins favorisés et s’exprime souvent dans une forme sévère et précoce. La carie de la petite enfance présente un taux de récidive significatif après une prise en charge (environ 50%). Différentes stratégies de prévention existent, parmi lesquelles l’éducation thérapeutique semble être une stratégie prometteuse en France. 

Educadenfant est un programme d’éducation thérapeutique à destination de l’enfant atteint de la carie de la petite enfance et de son entourage ; il propose une prise en charge éducative se réalisant au sein du service d’odontologie du CHU de LILLE afin de compléter le parcours de soins. À travers un bilan éducatif et différents ateliers, le programme est alors adapté et personnalisé pour l’enfant afin d’améliorer et de perfectionner ses compétences, notamment en matière d’hygiène orale et alimentaire.

Les premiers résultats sont encourageants et objectivent une amélioration des différentes compétences et une satisfaction importante de la part du patient, de son entourage et de l’équipe soignante. Des perspectives d’améliorations sont envisageables d’une part avec l’ouverture et la mutualisation du programme aux autres services ; d’autre part avec le renforcement du maillage  avec la ville afin d’accroître le nombre de bénéficiaires.

  • Le 1er prix Recherche a été décerné à Raphaël RICHERT de l’UFR d’Odontologie de Lyon pour son travail sur L’analyse biomécanique de la prémolaire délabrée, intérêt des éléments finis sous la direction de Maxime DUCRET. Ce travail, mené en partenariat avec les laboratoires de l’institut national des sciences appliquées INSA de Lyon, a permis le développement d’outils semi automatiques de modélisation éléments finis pour mieux comprendre les risques de fracture dentaire des prémolaires reconstituées avec des tenons et avec l’objectif in vivo d’une application à la décision clinique. L’application et le choix adapté en terme de tenon, de type de scellement et de pérennité des reconstitutions sont au centre de ce travail. Il s’appuie sur une intégration biomécanique comprise et maitrisée, grâce à l’application de la méthode des éléments finis, qui permet de tenir compte de la spécificité de chaque situation clinique.
  • Dans la catégorie des sujets scientifiques, cas ou situations cliniques et/ou médicaux d’intérêt, Sara BENDJAMA de l’UFR d’Odontologie de Strasbourg a été distinguée pour son travail de Mise en adéquation de signes cliniques en matière d’hypo-oligodonties et la signature génétique, ouvrant la voie à une odontologie génétique prédictive qui permettra demain de préciser la signature génétique au regard de status dentaire et à l’aube de l’intelligence artificielle de faire le lien entre diverses maladies rares et leurs expressions orales même ponctuelles ou minimales. Son travail a été mené sous la direction du d’Agnès BLOCH-ZUPAN. Cette approche permet de proposer une pré-détection automatisée de nombreuses pathologies en s’appuyant sur la force de l’intelligence artificielle et de l’analyse automatisée des données d’imagerie, corrélée aux contextes génétiques. Plus qu’un simple outil de diagnostic, nous avons là une approche nouvelle ouvrant la voie à la prévention en matière de maladies rares.


Suivez-nous



La lettre d'info

Recevez la lettre d'info
Je m'inscris

Pour visualisez la lettre d'info Cliquez ici